S’il y a bien une chose contre laquelle nous ne pouvons lutter, c’est notre mémoire génétique. Des millions d’années d’évolution nous ont construit un patrimoine génétique qui fonctionne comme un ordinateur complexe, sur lequel nous n’avons qu’une très faible latitude d’influence possible, pour ne pas dire aucune.

Notre cerveau se comporte en réalité comme si nous avions 3 cerveaux :

  • Le cerveau reptilien
  • Le cerveau limbique
  • Le néocortex

Fonctionnement du cerveau

Chacune de ses parties a une fonction qui lui est propre et qui s’est construite plus ou moins récemment dans notre évolution.

La partie reptilienne de notre cerveau est la plus ancienne.  Donc la plus centrale, enfouie au coeur de notre cerveau. Elle a plus de 5 millions d’années d’historique et de mémoire génétique. Sa fonction première est la survie et la réponse aux stimulus comme les peurs.

La zone limbique est plus récente et a surtout pour utilité la gestion des interactions sociales.

Le neocortex, la partie la plus en extérieur de notre cerveau est la petite dernière. Elle a pour fonction notre capacité d’analyse et de traitement.

Il est d’ailleurs intéressant de regarder le développement du cerveau entre le foetus et le bébé avant l’accouchement. On constate que le cerveau se développe en respectant l’historique de son évolution, d’abord la partie reptilienne, puis la limbique pour enfin terminer par le neocortex.

Le rapport avec le couple ?

Nous pourrions parler pendant des heures, même des jours, de cet outil formidable qu’est le cerveau. Mais, nous allons nous attarder ici sur l’un de ses processus que nous utilisons mal tous les jours et qui peut tuer un couple petit à petit.

Lorsque nous communiquons quelque chose de nouveau, d’inattendu, nous formulons un message émis par notre neocortex. Nous aurions tendance à croire que ce même message sera reçu premier par le neocortex du destinataire. Mais, les neurosciences ont su démontré que c’est une erreur de le penser . En effet, la réception d’une communication nouvelle, étonnante, inattendue, transite tout d’abord par la partie reptilienne.

Cette partie du cerveau n’a rien à faire de tous vos beaux arguments factuels, des raisons pragmatiques pour lesquelles votre message est important.

Prenons l’exemple d’une personne qui décide d’annoncer une nouvelle inattendue à son conjoint (souhait de partir une semaine seule en vacances pour se détendre, décision de virer belle-maman de la maison, envie de se reconvertir professionnellement, envie d’acheter la voiture qu’il a toujours rêvé, etc…).

L’erreur que nous faisons le plus souvent est d’annoncer, en premier lieu, pourquoi ce changement / cette solution est idéal-e en sortant une panoplie d’arguments pragmatiques, factuels et tout droit sorti d’une brochure. Erreur fatale ! Car cette nouvelle inattendue va être réceptionnée, en premier lieu, par la partie reptilienne du cerveau recevant le message, et sera donc traité émotionnellement. Et la plupart du temps, ce traitement se passera simplement selon le syllogisme suivant :

Nouvelle annonce = Inconnu    Inconnu = Peur    Peur = Danger    Danger = Fuir,

donc Nouvelle annonce = Fuir

La personne réceptrice de votre message rejettera purement et simplement votre idée. Vous repartez frustré, avec le sentiment de ne pas être compris, ni écouté et votre enthousiasme brisé en mille morceaux par ce rejet. 

 

La solution ?

Tenir compte que nous sommes tous fabriqués de la même façon. En acceptant ce postulat et en enlevant la responsabilité de cet échec de l’autre, vous pouvez faire des miracles. Que l’on soit d’accord, nous ne sommes pas dans la manipulation. On souhaite simplement arriver avec la bonne façon d’expliquer une chose importante pour nous. Et pour ce faire, nous allons adapter notre discours pour qu’il soit traité correctement par le cerveau de notre conjoint, c’est à dire émotionnellement.

Donc mettez de côté votre belle liste d’arguments pratico-pratique de votre nouvelle solution, et expliquez pourquoi c’est important émotionnellement c’est important pour vous : quelle douleur est en place, quelle plaisir a besoin d’être comblé, comment votre nouvelle solution pourra vous emmener de cette situation de douleur vers une situation de plaisir.

Ce processus est magnifique pour de nombreuses raisons  :

  • votre conjoint comprend réellement le problème que vous avez et ne voit pas votre démarche comme un simple caprice,
  • vous vous ouvrez émotionnellement à l’autre et cela sera très apprécié,
  • cela ouvre le champs des possibilités, car votre solution n’était peut être pas l’unique solution possible. D’autre part, cela impliquera votre conjoint, il sera plus enclin à vous accompagner dans cette recherche de plaisir. Il peut, soit, accepter simplement votre proposition, soit vous en proposer une plus adaptée.

Vous vous sentirez compris, écouté et épaulé.

 

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